j’inspire, je respire. l’expiration met la buée. la buée dévoile les mots. les mots
ne durent pas longtemps. le
temps dérobe les mots. les mots existent toujours.
il faut savoir entendre la buée.
il faut se méfier du mot qui dort.
il y a des mots. ils apparaissent avec le souffle, et s’évaporent avec le pas.
ces mots sont fragiles mais pas autant que la parole qui disparaît juste après
être prononcée.
je voulais que ce soit ‘existant’, le discours. ce qui me gênait avec ce dernier
était toujours qu’il est concret mais n’a jamais de forme. impossible à inspirer
avec l’oeuvre.
ce travail accentue l’aspect de la performance des discours, mais en enlevant
le coté synthétique et concret.
donc, mon discours est discret, (dans les deux sens), est voûté dans une forme
quasi-invisible, et il demeure.
je n’ai plus de discours, alors qu’il est là.